Oui, les K-Drama vont vous réconcilier avec l'amour
Je suis accro aux K-Dramas et je ne suis pas la seule. En fait, le monde entier est fasciné par ces séries made in Korea. Vous voulez comprendre pourquoi ? Pas de soucis, je vous explique.
Quand on vous dit K-Drama, vous pensez sûrement à Squid Game ou, au mieux, à Itaewon Class, deux productions Netflix qui ont connu leur heure de gloire. Mais ces deux exemples ne sont qu’un tout petit échantillonnage du contenu coréen qui est proposé sur la plateforme. Des dramas coréens, il en existe de toutes sortes. Si Squid Game a tiré son épingle du jeu pour son scénario et sa violence inouïe, la majorité des K-dramas traitent généralement de sujets plus légers. En réalité, les séries en Corée parlent surtout d’amour, de relations impossibles, de triangles amoureux, d’hommes riches qui épousent leur pauvre secrétaire… Ce n’est rien de plus que de la télénovela made in South Korea, avec un peu moins de surjeu (quoique) et un peu plus de Park Seo-joon1.
Pourquoi c’est addictif ? Pour les physiques des acteurs (soyons honnêtes) mais surtout pour l’idéal qu’ils nous vendent. C’est le genre de série parfait pour les hopeless romantics, mais aussi pour les sceptiques de l’amour. À croire que les dramas réconcilieraient n’importe qui avec le romantisme, même les plus aigris d’entre nous. Comment ? Avec une stratégie parfaitement rodée. Mais avant, on fait un point histoire.
La Hallyu, vous connaissez ?
Est-ce que vous avez déjà entendu parler du Hallyu ? Littéralement, ça veut dire “vague coréenne” et c’est comme ça qu’on appelle le soft power coréen. Vous vous en doutez, les dramas sont à la Corée ce que les mangas sont au Japon : un outil au service de la diffusion de la culture. La différence, c’est que les mangas sont arrivés en France dans les années 80 (merci Dorothée), les dramas, eux, ont dû attendre les années 2010 pour commencer à gagner en popularité en Occident.
Le premier gros succès asiatique en matière de K-Drama, c’est Winter Sonata (2002). C’est cette série qui a posé les bases de ce qui se fait aujourd’hui. Côté histoire, on est sur un amour d’enfance, un accident affreux et une réapparition impromptue (tout ce qu’on aime) et côté calibrage, c’est une série de 20 épisodes de 50 minutes (c’est encore aujourd’hui le format classique des dramas). Il faut attendre 2009 pour avoir une série qui traverse les frontières asiatiques. Cette série, c’est Boys Over Flowers (avec le beau Lee Min-ho). Après ça, la machine est lancée et la popularité des dramas ne va faire que grandir. Mais le phénomène va exploser en 2020 pendant le confinement, grâce à Netflix. Le manque de nouveautés américaines a poussé pléthore de curieux à explorer le catalogue de la plateforme et beaucoup sont tombés dans la spirale infernale des dramas coréens à ce moment-là. Depuis, les plateformes ont compris l’engouement autour du genre et Netflix a investi 2,5 milliards de dollars dans la production coréenne. En 2021, c’est la consécration avec Squid Game, qui devient LA série la plus regardée de l’histoire de la plateforme.
Pourquoi c’est aussi addictif ?
Ce qui rend les dramas si addictifs, c’est une recette bien rodée. Les dramas font généralement entre 16 et 20 épisodes et proposent des schémas très spécifiques :
La romance impossible (un héros riche, froid et arrogant rencontre une héroïne pauvre, simple mais pleine de caractère).
Le triangle amoureux (l’héroïne est coincée entre deux hommes, le bad boy au cœur tendre et le garçon gentil mais ennuyeux).
Le contrat amoureux (les protagonistes signent un faux contrat pour simuler une relation amoureuse).
Le retour du passé et les secrets de famille (un protagoniste découvre qu’il a un passé mystérieux et se lance dans une enquête personnelle).
Le body swap et le surnaturel (un protagoniste se réveille dans le corps de quelqu’un d’autre ou revient du passé/du futur).
La success story / Revenge drama (le héros ou l’héroïne est brisé(e) par une injustice et il/elle décide de se venger).
Le thriller / survival game (Un groupe de personnages est pris dans un jeu mortel ou une machination).
S’ajoute à cette recette un OST léché (idéalement chanté par un idol dans le vent), une esthétique proche de la perfection, un baiser au ralenti après 12 épisodes d’une tension insoutenable et des cliffhangers de haute qualité. Voici la recette d’un drama coréen à succès et c’est peut-être cet aspect assez répétitif qui plaît tant au public. On connaît les schémas, on sait plus ou moins comment ça va se terminer… On est en terrain conquis et c’est rassurant. En fait, les dramas exploitent un phénomène plutôt répandu : celui de revoir inlassablement les mêmes séries. Pour beaucoup, regarder les une séries en boucle est une manière de gérer l’anxiété. On connaît l’intrigue, donc notre cerveau se met en mode repos. C’est pour cette raison que les dramas coréens sont si populaires (et qu’on regarde généralement les mêmes types de dramas) : puisque le scénario est prévisible, on n’a pas de mauvaise surprise.
Moi par exemple, mon truc, ce sont les enemies to lovers, idéalement dans un cadre scolaire ou professionnel. Je n’y peux rien, c’est mon péché mignon.
Le culte du slow love
Il y a plein de choses qui plaisent dans les dramas : les physiques des acteurs, les looks, les rues de Séoul remplies de cerisiers en fleur… Et la lenteur de la relation entre les deux personnages principaux. Les K-Dramas sont à l’opposé de ce qui se fait en Occident : les scènes de sexe sont suggérées, on s’extasie quand l’homme prend la main de l’héroïne, on attend 10 épisodes pour avoir un baiser… En fait, les dramas nous réconcilient avec le slow love2. Sous ce puritanisme évident, la lenteur des relations dans les séries coréennes nous rappelle une époque où l’amour était plus tendre et où le cul n’était pas un personnage central du scénario. Les K-dramas sont le paroxysme du romantisme dégoulinant, et quand on aime l’amour pur, ça réchauffe le cœur.
Il y a évidemment énormément de choses critiquables dans les séries coréennes : l’histoire tourne souvent autour du personnage masculin, les personnages féminins ne sont pas toujours très profonds, le féminisme n’est pas franchement une notion abordée… Mais ça tend à changer. Avec l’arrivée des géants du streaming sur le marché des séries coréennes, les représentations se diversifient et les sujets évoqués sont plus complexes : droit des femmes, personnages LGBTQIA+, santé-mentale, dépression… Ces thèmes, autrefois boudés par les scénaristes (car tabous en Corée du Sud), s’infusent peu à peu dans les séries, apportant une touche de fraîcheur.
La seule notion qui ne change pas (pour les dramas romantiques) c’est la douceur des relations (même s’il y a certaines exceptions). Les producteurs ont bien compris que le romantisme fait rêver, sans doute parce qu’il est devenu rare aujourd’hui. Le bémol, c’est que ça donne des faux espoirs à des milliers de femmes, qui partent en Corée dans l’espoir de trouver un Oppa3 riche et célibataire pour les épouser (spoiler : les coréens restent des hommes et ne sont pas fâchés avec les coups d’un soir).
Mon top 3 des meilleurs dramas (plus un top 10 de dramas à voir absolument)
Je pense que vous ne pouvez pas imaginer la quantité de dramas coréens que j’ai pu regarder dans ma vie. Pour vous donner une idée, je termine régulièrement le catalogue Netflix français ET coréen (j’ai un VPN). J’en ai vu tellement que je pourrais devenir scénariste, j’en suis quasiment sûre. Dans la quantité astronomique de séries que j’ai bingé, il y a quelques unes qui sortent du lot et que j’aime revoir régulièrement. Comme je suis sympa, je vous partage mon top 3.
Extraordinary Attorney Woo
Ce drama raconte l’histoire d’une avocate atteinte de troubles du spectre autistique en Corée du Sud. Non content de parler de neuroatypie au pays du matin calme, chaque épisode pointe du doigt une défaillance de la société coréenne : la misogynie, la corruption, la discrimination… S’ajoute à ça la performance extraordinaire (c’est le cas de le dire) de Park Eun-bin, qui interprète son rôle avec une justesse folle. On pleure un épisode sur deux et on se laisse entraîner par l’histoire.
Romance is a Bonus Book
C’est l’un des premiers dramas que j’ai vus sur Netflix. C’est l’histoire de Kang Dan-i, une femme qui a tout perdu suite à un divorce. Tout ce qu’il lui reste, c’est son meilleur ami, un séduisant auteur à succès (vous voyez le plot arriver). L’histoire est douce, on entre en empathie avec les personnages et s’imagine un jour travailler dans une maison d’édition en Corée du Sud. C’est comme un gros câlin pour le cœur.
Pachinko
Celui-là, je l’ai découvert grâce à ma mère (incroyable mais vrai). C’est un drama qui est tiré d’un bouquin (le 5ème meilleur du 21e siècle selon le New York Times). L’histoire se passe pendant la colonisation japonaise de la péninsule coréenne. On suit la vie de Sunja en plusieurs temporalités tout en découvrant l’horreur de la Seconde Guerre mondiale. S’il n’est pas avéré que la série raconte une histoire vraie, elle est en revanche inspirée de la vie de milliers de coréennes, qui se sont vues obligées de migrer au Japon pour survivre. Le casting est d’une justesse folle et comment ne pas succomber aux charmes de Lee Min-ho (oui encore). Il y a déjà deux saisons, et j’espère qu’une troisième verra le jour.
Voilà pour ma sélection personnelle. Cependant, si vous souhaitez plonger la tête la première dans les dramas coréens, je vous offre en bonus une liste exhaustive de séries à binger sur Netflix (faites-moi confiance, vous allez adorer).
Boys over Flowers (parce que c’est culte)
Crash Landing on you (prévoyez des mouchoirs)
Tale of the Nine Tailed (idéal si vous aimez le fantastique)
Nevertheless (un peu plus spicy que les autres)
Suspicious Partner (pour tomber sous le charme de Ji Chang-wook)
Inheritors (une version coréenne de Gossip Girl)
Itaewon Class (parfait pour vous donner envie d’aller à Séoul)
Si vous voulez plus de séries asiatiques, jetez un œil sur Viki.com. Vous trouverez Gobelin sur la plateforme, un drama cultissime, avec Gong Yoo4 et Lee Dong-wook (vous allez les kiffer).
N’hésitez pas à me faire savoir si vous regardez un ou plusieurs dramas de la sélection, je suis curieuse d’avoir votre retour.
Un acteur particulièrement populaire en Corée du Sud.
Le slow love désigne une approche plus douce et progressive des relations amoureuses, où l’attachement se construit lentement, sans précipitation.
Mot coréen pour définir un homme plus âgé quand on est une femme. Il peut désigner un grand frère, un ami plus âgé ou un boyfriend. Mais, dans le cas des dramas, il s’agit plus d’un boyfriend.
C’est le Front Man dans Squid Game.
Très chouette newsletter. Merci de parler de K-drama.
Celui qui nous a scotché à l'écran mon compagnon (pourtant réticent au départ) et moi, c'est Our Beloved Summer.