Partir en PVT en Corée ? Audrey l’a fait (et elle m'a tout raconté)
Pour une fois, ce n'est pas moi qui vais parler, mais Audrey, une autre passionnée de culture coréenne, qui a accepté de partager avec moi (et avec vous) son expérience made in korea.
Lorsque j’ai pensé cette newsletter, l’idée était de partager mon expérience (et mon amour) pour la Corée du Sud, mais aussi permettre à d’autres mordues comme moi, de me parler de leur passion pour le pays du matin calme.
Au fil de mes voyages, j’ai fait tout un tas de rencontres, dont Audrey, une fille du sud (comme moi), amoureuse de la Corée (tout pareil). Je l’ai rencontrée par hasard, sur la terrasse d’un café tendance à Séoul. J’étais seule, elle était avec des copines (que j’espère pouvoir vous présenter un jour aussi). Ayant toujours une oreille qui traîne, je les ai entendues parler français (et se demander si j’étais moi aussi une frog). J’ai brisé la glace en allant leur demander du feu (if you know, you know) et le tour était joué : j’avais 3 nouvelles copines avec qui partager ma passion pour la K-Pop. Depuis, on a gardé contact et on s’écrit régulièrement pour parler de tout, de rien (mais surtout de météo coréenne).
Mais, à la différence de moi, Audrey a fait un PVT en Corée du Sud. En 2019, elle a fait ses valises pour s’installer à Séoul pendant un an et vivre le “Korean Dream”. Je pense que son expérience est plus que précieuse pour toutes celles et ceux qui fantasment le pays du matin calme. Je lui ai donc posé plein de questions, elle m’a donné tout autant de réponses, qui se sont transformées en édition spéciale de VitaminK.
Sur ce, je vous laisse à votre lecture (et en bonus, elle a accepté de me donner quelques-unes de ses adresses fétiches en Corée, mais promis, vous les gardez pour vous !).
Audrey, une meuf qui aimait la Corée bien avant que ce soit hype
C’est à ça qu’on reconnaît les vraies, les fans OG de la Corée du Sud. Audrey n’a pas attendu que Blackpink fasse le Gala des pièces jaunes pour tomber amoureuse du pays. Son amour, elle le cultive depuis 2015.
“Au départ, c’est une amie qui m’a fait écouter de la K-Pop, j’ai tout de suite accroché, surtout aux sonorités de la langue. Ça a planté une graine et la passion est née petit à petit depuis.”
Audrey est donc entrée par la porte de la musique. C’est assez classique. Souvent, c’est soit ça, soit les séries qui font que l’on tombe dans la culture coréenne. Une chose en entraînant une autre, on finit par ne plus pouvoir se passer de contenu made in Korea… C’est à ça qu’on mesure la force du soft power coréen : ils ont la capacité de nous rendre accro en un rien de temps. Est-ce que c’est grave ? Bien sûr que non, parce que ça permet à des milliers de personnes de partir, comme Audrey, faire un PVT en Corée.
D’ailleurs, le PVT, ça se passe comment ?
Pour ceux qui ne le savent pas, le PVT est un visa vacances/travail qui permet de rester un an sur le territoire coréen (sans, on ne peut pas rester plus de 3 mois). Chaque année, la Corée offre l’opportunité à 2000 Français de partir vivre le rêve coréen (moyennant finances et un billet d’avion retour).
“J’ai fait mon PVT en Corée du Sud entre avril 2019 et mars 2020. À l’époque, j’avais besoin de changement, de sortir de mon quotidien. C’était un pari un peu fou, mais totalement réussi : j’ai appris beaucoup de choses pendant cette année coréenne. Je ne dis pas que c’était toujours facile, il y a eu des moments un peu compliqués, mais j’en garde un excellent souvenir.”
L’avantage du PVT, c’est qu’il est possible de travailler sur le territoire, mais en Corée, les règles sont un peu différentes : il y a une liste bien précise de petits jobs que l’on peut faire en tant qu’étrangers. Par exemple, on peut travailler dans les cafés, faire des ménages, mais on ne peut pas donner des cours de langue (c’est un autre visa). Audrey travaillait dans des guesthouses, un job très répandu chez les PVTistes, mais qui empêche un peu d’avoir une liberté dans les déplacements. Heureusement, cela n’a pas entaché son expérience.
Est-ce qu’elle recommande l’expérience ? Évidemment ! Si vous avez moins de 30 ans, foncez. Mais attention, il ne faut pas y aller les mains dans les poches.
“Je recommande vivement l’expérience, à condition de bien s’y préparer, à la fois financièrement et mentalement. Même si l’on aime déjà la Corée, les chocs culturels sont inévitables.”
Et toi, c’est quoi que tu trouves différent en Corée ?
On a tous une expérience différente avec la Corée du Sud. Moi par exemple, ce que je trouve différent (et génial) c’est que tout est parfaitement optimisé pour que la vie soit facile. Ce que j’aime moins, c’est la misogynie généralisée de la société. Pour Audrey, ce sont les relations humaines et le rapport à l’autre qui représentent la grande différence entre la France et la Corée.
'“En France, on est très habitué aux échanges spontanés : discuter avec son voisin de table, dire bonjour dans un magasin, créer facilement du lien, même de manière informelle. En Corée, les rapports sont souvent plus codifiés et plus distants, surtout quand on est une étrangère.”
On est pile dans le principe de l’interculturalité, qui définit les identités culturelles. En France, pays latin (encore plus lorsque l’on est sudiste), on est habitué à une certaine façon d’aborder l’autre… très éloignée des usages coréens. Est-ce que c’est mal pour autant ? Absolument pas, ce sont simplement deux cultures avec leurs propres codes, mais ça peut parfois être un poil frustrant.
“Ce qui me manque parfois, c’est cette chaleur humaine que l’on trouve très facilement en France : les rires bruyants, les discussions profondes autour d’un café qui durent des heures, cette forme de proximité un peu désorganisée mais très vivante. En Corée, même si j’apprécie énormément le respect mutuel et la discrétion ambiante, j’ai parfois l’impression que les émotions doivent rester à leur place, qu’on ne laisse pas toujours la place à l’expression spontanée.”
Est-ce qu’en tant que femme, c’est facile de voyager en Corée du Sud ?
C’est une question légitime : la Corée attire beaucoup de femmes (pas toujours pour les bonnes raisons - cf. la newsletter sur les Koreaboos), est-ce que c’est pour autant un pays qui est safe ?
“Ce que j’adore en Corée, c’est le sentiment de sécurité, et cette sensation de tranquillité que j’éprouve même en plein cœur de Séoul. J’ai parfois l’impression (peut-être erronée) d’y être plus libre, surtout la nuit.”
Je rejoins Audrey sur ce point : vivant à Paris, je ne suis jamais tranquille quand je marche la nuit, alors qu’en Corée, aucun souci (tant qu’on reste loin des mecs de Hongdae).
Le gros avantage de ce sentiment de sécurité, c’est qu’on peut se laisser porter par ses envies sans avoir peur de ce qui peut nous arriver. Et c’est finalement le meilleur conseil pour profiter de son voyage au maximum.
“La meilleure approche, c’est de partir sans attentes, de s’ouvrir aux autres et de prendre le temps de s’imprégner de l’ambiance de chaque ville, de chaque quartier… C’est ça qui rend l’expérience inoubliable.
Et il faut aussi accepter qu’il y aura des hauts et des bas. Surtout si l’on part longtemps. Ces moments de remise en question font partie du voyage. Ils ne veulent pas dire qu’on a échoué, mais qu’on est en train de traverser une vraie transformation. Il faut s’autoriser à vivre pleinement ces passages-là aussi : ils forgent autant que les moments d’émerveillement.”
De bien sages paroles donc, qui doivent devenir votre mantra si vous projetez de partir en Corée du sud d’ici peu.
En bonus, j’ai demandé à Audrey ses 5 adresses fétiches en Corée
Ces adresses-là, vous ne les trouverez pas sur les guides mainstream, ce sont des petits coins connus uniquement des locaux
Eunpyeong Hanok Village et Temple Jingwansa
“Ces deux lieux se trouvent côte à côte, dans le nord-ouest de Séoul, au pied du Bukhansan. Ce sont les lieux que je préfère à Séoul, de loin. Ils sont parfaits pour une balade au calme, loin de l’effervescence de la ville.”
Naksan Park
“Situé dans le nord-est de Séoul, c’est un petit parc charmant, offrant de très belles vues sur la ville. On peut y longer la muraille de Séoul en toute tranquillité.”
Witch & Gretel
“Mon café de cœur. On y trouve des boissons et pâtisseries d’une qualité exceptionnelle, souvent supérieure à ce que l’on peut déguster en France. Il est tenu par une jeune femme passionnée et adorable.”
Le Temple Yongmunsa
“Niché dans la montagne, ce temple est entouré de nature et abrite l’un des plus vieux ginkgos de Corée. La balade jusqu’au temple est très agréable.”
Yangyang (le spot des surfers coréens)
“Une vraie pépite sur la côte est ! On y trouve des plages tranquilles, des spots de surf, le temple Naksansa, et un accès direct au parc national de Seoraksan. Je n’y suis allée qu’au printemps, mais il paraît que l’ambiance estivale y est encore plus magique.”
Vous pouvez suivre les aventures d’Audrey sur Instagram → @dreystravel
Cooool ! Merci pour ce témoignage très sympa 🙂
J’adore ce nouveau format de partages d’expérience ! ❤️❤️