Cette série coréenne va faire vibrer votre petit cœur et ruiner votre mascara
Je n’avais plus rien à regarder sur Netflix, puis je suis tombée sur When Life Gives You Tangerines… et j’ai pris la claque de l’année. Je vous raconte ?
Il y a parfois des séries qui, comme ça, sans prévenir, vous retournent le cœur. Ça faisait longtemps que je n’étais pas tombée sur un drama de cette qualité sur Netflix et je ne pouvais pas ne pas vous en parler.
Il y a quelques semaines, je dédiais un numéro de la newsletter aux K-drama (pour les nouveaux, c’est juste ici). En plus de proposer une liste de mes dramas préférés sur les plateformes, j’ai également pris le temps de décortiquer les scénarios les plus récurrents dans les séries coréennes. Je soulignais également le fait qu’il était rare de voir des personnages féminins profonds, le lead incombant généralement aux (très beaux) hommes… Mais, s’il y a bien une chose qu’il ne faut pas avoir dans la vie, ce sont des certitudes. Par exemple, je pensais qu’il faudrait encore quelques années à l’industrie TV coréenne pour produire une série qui envoie valser les clichés et qui met en lumière le poids qu’impose la société sur les épaules des femmes. Devinez quoi ? Netflix vient de foutre en l’air tout mon argumentaire en une série.
When life gives you tangerines (qu’on va réduire à WLGYT pour le reste de la newsletter) est un petit bijou de production qui est en train de séduire le monde entier. Même en Corée, c’est carton plein. Le Korea Times n’arrête pas d’écrire des articles sur la série et le public coréen est complètement sous le charme de ce voyage dans l’histoire du pays calme. Ados, parents, grands-parents, tout le monde est accro. Sur internet, les vidéos et les mèmes se comptent en milliers. En bref, c’est un gros coup pour Netflix.
Mais qu’est-ce qui rend cette série si parfaite et si addictive ? Vous vous doutez bien que je vais vous convaincre de la regarder et vous me remercierez pour ça.
Ça ressemblait à quoi la Corée du Sud dans les années 60 ?
WLGYT est une traversée des époques en Corée du sud. L’histoire commence en 1960 (tiens, comme mon récap sur la politique coréenne), juste après la guerre de Corée. Dès le début, on rencontre celle que l’on va suivre tout au long de sa vie sur l’île de Jeju (la Corse de la Corée du Sud). Rapidement, on comprend que la vie d’Ae-sun ne va pas être de tout repos, mais heureusement, elle a Gwan-sik, un ami/chevalier servant/amoureux transit pour l’épauler dans toutes les épreuves.
Si je ne veux pas vous priver de l’excitation des épisodes, je ne peux pas vous en dire plus. Ce que je peux en revanche vous raconter, ce sont tous les aspects que la série explore. Grâce à WLGYT, le monde entier connaît maintenant les haenyeo (해녀) de Jeju-do, ces plongeuses en apnée qui représentent fièrement les vestiges de la culture matriarcale du pays du matin calme. On y entrevoir aussi les horreurs de la guerre, la difficulté d’être une femme seule avec un enfant dans un pays où l’on est considérée comme inférieure, la violence des belles familles, le jugement de la société vis-à-vis de la gent féminine dès l’enfance… En fait, la série évoque le poids de la féminité en Corée en fonction des décennies et Dieu que ça fait du bien de voir ça.
C’est une façon plutôt unique de traiter l’histoire. Certes, c’est romantisé, mais l’idée était surtout de faire ressentir des émotions au spectateur et pour le coup, on en ressent à peu près toutes les 12 minutes.
Un casting 5 étoiles et un nouveau rêve de belle-mère
Au-delà même de la photo et de l’histoire, ce qui rend cette série si addictive, c’est évidemment le casting. Le premier rôle féminin est tenu par IU qui, si vous ne savez pas, est initialement une chanteuse. Ce n’est pas la première fois qu’elle collabore avec Netflix sur une série (on l’a déjà vu dans Hôtel de Luna), mais c’est peut-être la première fois qu’elle est aussi touchante et juste. Sa performance est d’autant plus exceptionnelle qu’elle y incarne plusieurs personnages, sans jamais tomber dans le faux. Elle nous arrache d’ailleurs des larmes un épisode sur deux, tant elle incarne un personnage plein de force et de résilience.
Mais, la grande découverte de cette série, c’est assurément Park Bo-gum, qui incarne la force, la douceur et la délicatesse (oui, tout en même temps). L’autre jour, un ami m’a dit que cet acteur était “la pureté incarnée” et je suis assez d’accord. Lui aussi livre une performance de haute voltige, qui prouve au passage que la virilité ne se cache pas toujours dans la force. Le problème, c’est que c’est le genre d’homme a cruellement tendance à augmenter nos attentes dans le couple et qu’il n’y a qu’un Park Bo-gum pour des millions de femmes célibataires. Les calculs ne sont décidément pas bons.
Avec ce duo en tête d’affiche de la série, Netflix a vu juste et propose l’image d’une Corée dure, mais magnifiée par deux belles gueules (un poil anachroniques). Si alchimie il y a entre les deux acteurs, c’est parce qu’ils n’en sont pas à leur coup d’essai : ils ont déjà partagé l’affiche dans Reply 1988 et sont très amis dans la vraie vie (Park Bo-gum est même une groupie aux concerts de IU).
Mais pourquoi cette série plaît tant ?
Le succès de WLGYT est presque étonnant, car rien ne pouvait prédire l’engouement que la série connaît actuellement. Sur le papier, rien ne laissait entendre que cette série capterait l’attention de l’ensemble de la planète : ça parle d’une période très spécifique de la Corée, il y a beaucoup de références à l’histoire, aux croyances, les dialogues sont dans un dialecte de l’île de Jeju… Ça partait mal. Pourtant, si la série est numéro 1 dans 42 pays, c’est qu’il y a quelque chose qui a séduit le public.
Il y a plusieurs pistes pour comprendre le succès. La première, c’est la question de la discrimination par le genre. La situation des femmes coréennes n’est pas différente de celle des femmes dans d’autres pays et elles sont nombreuses à se reconnaître dans les horreurs que subit Ae-sun tout au long de la série. L’identification, c’est souvent la clé du succès et Netflix a bien fait de soutenir une série qui évoque ces sujets, car ils permettent à toutes les femmes d’entrer en empathie avec le personnage principal.
Le second aspect qui peut expliquer le succès de cette série, c’est qu’elle évoque un autre thème universel : la relation parents/enfants. Selon Yoon Seok-jin, professeur à l’université de Chungnam, ce drama résonne, quelle que soit la nationalité. La relation mère/fille parle à toutes les femmes : celles qui sont mamans, comme celles qui ne le sont pas encore. À partir du moment où une série aborde des thèmes universels, qu’elle se passe en Corée ou sur Mars n’a pas réellement d’importance, pour peu qu’elle fasse vibrer le cœur des spectateurs.
Le dernier détail qui explique le succès de WLGYT, c’est qu’elle nous procure des émotions. Je ne vais pas vous mentir, vous allez pleurer en regardant cette série (si ce n’est pas le cas, c’est que vous êtes mort de l’intérieur). Mais c’est en pleurant devant une série qu’on s’attache à l’histoire et aux personnages. Ce sont ces larmes qui gravent à jamais certaines scènes dans nos esprits, si bien qu’on ne peut jamais réellement oublier un film ou une série qui nous a fait pleurer à chaudes larmes.
Tous ces éléments mis bout à bout, plus la force de frappe de Netflix qui permet de rendre accessible des séries au monde entier ont contribué au succès et ce, sans la moindre promo. En comparaison, l’usine Toudoum a déployé des moyens colossaux pour faire parler de la saison 2 de Squid Game. Mais WLGYT prouve que, lorsque le propos est honnête, le bouche à oreille suffit pour faire décoller un contenu.
Est-ce qu’il y aura une saison 2 ? Non (sauf si Netflix décide de jouer avec le feu). Les Coréens sont assez mauvais avec les secondes saisons et la série se suffit à elle-même.
Maintenant, la seule chose qui vous reste à faire, c’est ajouter cette série à votre watch list et à la savourer comme une mandarine juteuse (de Jeju-do évidemment). Aussi, si vous regardez la série, n’hésitez pas à me le dire, je suis curieuse d’avoir votre feedback.
J'ai regardé les 2 premiers épisodes. Ça décape !
La fille a du caractère. Pas le temps de sombrer dans le mélo. On baigne vraiment dans la culture coréenne.
J'adore.
Je vais carrément faire basculer cette série en haut de ma wish list 😎